Publié dans Société

Viol sur mineur - Da-Willy, premier violeur à castrer 

Publié le jeudi, 10 juillet 2025

Deux tours d'horloge ! C'est ce qu'il a fallu à la présidente de la Cour criminelle ordinaire et les assesseurs pour fixer le sort de Johnny William Andrianambinintsoa, alias Da-Willy, accusé de viol sur une fillette - accompagné d’une tentative de meurtre, le 3 mars 2024 à Imerintsiatosika. Ce procès s'est déroulé à la salle 5 du Tribunal d'Anosy, hier. Le verdict était tombé comme un couperet, du moins pour l'accusé, qui fut défendu par un avocat commis d'office : Da-Willy, ce receveur de bus de son état, est condamné à des travaux forcés à perpétuité, sans la possibilité de faire appel, et surtout une castration, appliquée pour la première fois au pays, et qui est prévue d'ici quelques mois. « Il y eut une contrainte et des violences physiques exercées sur la victime », explique le juge. 

 

Outre ces peines, l'accusé est frappé aussi d'une amende de 6 millions d’ariary. C'est ce qu'on peut résumer l'issue de cette audience publique où l'accusé, qui a toutefois rejeté l'accusation de tentative de meurtre, ainsi que sa victime, la petite Harena (7 ans), assistée par sa maman, ont été entendus, tour à tour, par la présidente de la Cour criminelle ordinaire et la procureure générale. Les récits des faits par la victime, encore traumatisée et encore très timide, ont fait verser quelques larmes pour la procureure.

L'aveu

Devant la barre, Da-Willy, qui a reconnu que le viol sur une mineure est contraire à la loi, a tout avoué. Vers 17h 30 après le travail, il n'était pas tout de suite rentré chez lui, dans cette maison traditionnelle abandonnée où il a élu domicile en solitaire. « J’étais dans un bar pour boire un coup, du "toaka gasy" où quelqu'un aurait dû ajouter une substance pour augmenter la dose », explique-t-il. 

Sur le chemin du retour, il était tombé sur quelques enfants, dont la petite Harena, qui jouaient sur un terrain vague. Il l'a appelée et lui a demandé de lui acheter des cigarettes. Au retour de la fillette, Da-Willy l'a prise dans ses bras pour l'emmener dans cette maison abandonnée, plus précisément à l'étage. 

Battue et violentée

C'est là que Da-Willy a abusé de la fillette, qui pleurait. Nous omettons volontairement de donner des détails sur le viol, par respect à l'enfant, et pour ne pas choquer l'opinion. « Mais qu'est-ce qui s'était passé dans votre tête pour faire ces choses abominables sur cette enfant ? », ne pouvait s'empêcher d'interroger le juge. « J'étais ivre », s'est défendu l'accusé. Car pour faire taire l'enfant, il l'a brutalisée, en lui infligeant des coups de poing, puis il l'a étranglée, non sans qu'il ne l'eut étouffée aussi avec une moustiquaire. C'était dans ces circonstances que la maman de la petite Harena, accompagnée du « fokonolona » et des gendarmes, a pointé sur les lieux. « Du coup, je me cachais dans le plafond et ils n'ont pas réussi à me retrouver, et ils étaient repartis avec la fillette », raconte Da-Willy d'une voix calme. « La petite Harena était en sang et son état était tel qu'on l'eut considérée comme morte au moment où les gens étaient venus », s'indigna la présidente de la Cour criminelle ordinaire du Tribunal d'Anosy.

Une cavale de quelques heures

Vers 23h, toujours le 3 mars 2024, Da-Willy a pris la fuite. Il s'est rendu au garage comme pour aller au travail et était monté dans le minibus de la ligne G sur lequel il travaille. Direction : la capitale ! Vers 2h, le matin du 4 mars 2024, les policiers du Commissariat du 5e Arrondissement  l'ont arrêté dans le secteur de la voie ferrée ou « Lalam-by » à Anosibe alors qu’il dormait à poings fermés dans un bus. En parallèle, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, du moins sur les réseaux sociaux, sans que Da-Willy ne le sache même pas, alors que sa photo a fait le tour de ces canaux d'information sur Internet.

Après son arrestation, Da-Willy a par la suite été conduit auprès de la Police des mœurs et de la protection des mineurs (PMPM), en charge de l'enquête sur cette affaire. Quant à la petite Harena, elle s’est fait opérer avec succès à l’établissement hospitalier HJRA, Ampefiloha. Enfin, cette récente décision de justice pour sanctionner sévèrement l'accusé, et en vertu du décret 1688 et de la législation 2024-001 concernant le viol sur un mineur de moins de 10 ans, a été saluée par le ministère de la Justice.

 

Franck R.  

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Editorial

  • Souvenir douloureux
    Trois longues décennies après, le poids de la douleur pèse encore sur le cœur ! Le 6 novembre 1995, un implacable incendie réduit en cendres le Palais de Manjakamiadana. Trente ans plus tard, le 6 novembre 2025, la douleur reste vive et brise le cœur des gens notamment ceux ou celles étant originaires de l’Imerina. Une telle précision sert à survoler la susceptibilité des uns et à prendre soin de la frustration des autres. Le « Rovan’ny Manjakamiadana » que le feu a détruit sans pitié servait de domaine royal de l’Imerina. Les rois et reines des Hova, comme aimaient bien les étrangers et surtout les colons l’appeler ainsi, en guise de raillerie, vivaient dans ce Palais et ce depuis Andrianjaka. Certes, avant ce fils de Ralambo qui a investi la colline d’Analamanga qui sera le « Tananan’Iarivo », il y a le Rova d’Ambohimanga, le Rova d’Ambohidrabiby, etc. Le…

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